Trouvez votre place : cultures d'entreprise et styles de management

Les quatre rôles revisités de Platon

Dans notre adaptation contemporaine de la République de Platon, nous avons redéfini quatre rôles qui permettent de mieux comprendre les places possibles dans une organisation humaine :

• Leader : celui qui comprend les ressorts humains et oriente la communauté. Son rôle repose sur l’empathie, la vision et la capacité à inspirer.
• Administrateur : garant de la méthode, de la rigueur et de la continuité. Il veille à ce que les règles assurent l’ordre et la cohérence.
• Technicien : au sens large, celui qui façonne, crée et innove. Cela inclut les ingénieurs, artisans, chercheurs et artistes, où la créativité et la compétence se conjuguent.
• Exploitant : l’entrepreneur sagace qui sait repérer et saisir les opportunités. Il transforme les ressources disponibles en valeur, en s’appuyant sur le marché et le risque calculé.

Ces rôles ne sont pas des métiers fixes, mais des archétypes fonctionnels : chacun de nous peut s’y reconnaître différemment selon la hiérarchie de son âme et le contexte organisationnel où il évolue.

Le sens de cette page est de dire qu'à un profil d'âme peut correspondre chacun des rôles, mais pas dans n'importe quel contexte. Conservant l'approche de Platon, nous avons choisi 9 villes qui symbolisent métaphoriquement les types d'organisation connus.

La culture de l'ordre et de la hiérarchie

Dans cette culture, la discipline, les règles et la procédure sont primordiales. Les rôles et les responsabilités sont clairement définis, et l'autorité est respectée. Le style de management est directif et s'appuie sur une structure hiérarchique solide. Pour un profil qui valorise la stabilité et la clarté, c'est l'environnement idéal.

(Correspond à la culture de la hiérarchie chez Hofstede et à la culture du rôle chez Handy, également assimilée à la bureaucratie mécaniste de Mintzberg. On pourrait l'appeler Rome.)

La culture de la performance et de la discipline

Cette organisation est axée sur l'efficacité, la performance et les résultats. Le management est exigeant, orienté sur les objectifs, et la compétition est encouragée. On y valorise la persévérance et le respect des objectifs fixés. C'est l'environnement des guerriers, qui aiment les défis et la victoire.

(Correspond à la culture de marché chez Hofstede. On pourrait l'appeler Sparte.)

La culture de la créativité et de la collaboration

L'organisation est un lieu d'innovation où la créativité, le débat d'idées et la prise d'initiative sont valorisés. Le management est participatif et souple, le leader agissant comme un facilitateur. L'échec est vu comme une opportunité d'apprentissage. Un profil curieux et force de proposition s'y épanouira pleinement.

(Correspond à la culture de l'adhocratie chez Hofstede, ainsi qu'à l'adhocratie de Mintzberg. On pourrait l'appeler Athènes.)

La culture de la famille et des valeurs partagées

Cette organisation est une communauté soudée par des valeurs fortes et une mission commune. La loyauté, la tradition et la collaboration sont des valeurs primordiales. Le management est charismatique, basé sur l'adhésion et la confiance mutuelle. C'est l'endroit parfait pour ceux qui cherchent un sens, une appartenance et un travail collectif.

(Correspond à la culture du clan chez Hofstede et à la culture d'entreprise chez Handy. On pourrait l'appeler Jérusalem.)

La culture du pouvoir et de la centralisation

Le pouvoir est concentré autour d'un leader fort. Les décisions sont prises rapidement, mais l'organisation dépend de la vision et de l'autorité de ce leader. L'obéissance et la fidélité sont des qualités valorisées. Les personnes aimant travailler sous la direction d'un mentor ou d'un entrepreneur visionnaire trouveront leur place ici.

(Correspond à la culture du pouvoir chez Handy et à la structure simple chez Mintzberg. On pourrait l'appeler Florence ou Las Vegas.)

La culture de l'expertise et de l'innovation

L'organisation est un lieu d'apprentissage et d'échange de connaissances. Le pouvoir est basé sur la compétence et l'expertise. Le management est flexible et collaboratif, encourageant le développement des talents et des savoir-faire. C'est le paradis pour les experts, les chercheurs et tous ceux qui aiment approfondir leur domaine.

(Correspond à la bureaucratie professionnelle chez Mintzberg et à la culture de la tâche chez Handy. On pourrait l'appeler Alexandrie.)

La culture de l'autonomie et des réseaux

Cette organisation est une fédération d'unités autonomes. Chaque entité a sa propre culture, mais toutes sont liées par un cadre commun. Les leaders de chaque unité ont une grande indépendance dans leurs décisions. Idéale pour les profils ayant l'âme d'un entrepreneur, qui veulent mener leurs propres projets tout en faisant partie d'un grand ensemble.

(Correspond à la forme divisionnalisée de Mintzberg. On pourrait l'appeler le Commonwealth.)

La culture de l'individu et de la liberté

L'organisation est une association d'individus qui partagent un objectif commun, mais dont les besoins et la liberté sont la priorité. Il y a peu de hiérarchie formelle. Le groupe existe pour ses membres, et non l'inverse. C'est le lieu d'épanouissement des créateurs, des artistes, ou de tout individu cherchant l'autonomie absolue dans son travail.

(Correspond à la culture de la personne chez Handy. On pourrait l'appeler Palerme.)

La culture de la flexibilité et des alliances

L'organisation est un réseau d'alliances et de partenariats temporaires, constamment en évolution. La flexibilité et la réactivité sont essentielles. Les relations sont basées sur des objectifs de projet et se défont une fois ceux-ci atteints. C'est l'environnement des aventuriers, qui se nourrissent du changement et de nouvelles collaborations.

(Correspond à l'adhocratie de Mintzberg. On pourrait l'appeler Venise.)

Tableau des combinaisons de l'âme et des rôles

Chaque ligne correspond à une hiérarchie des quatre dimensions de l’âme. Chaque colonne indique, pour ce profil, dans quelle(s) ville(s) métaphorique(s) le rôle peut être exercé avec fécondité.

Clés de lecture du tableau

Les villes métaphoriques renvoient à des cultures organisationnelles où certaines combinaisons de l’âme trouvent un terrain favorable. Elles permettent de comprendre pourquoi un même profil peut s’épanouir dans un rôle donné dans une culture, mais se heurter à des obstacles dans une autre.

• Rome : la rigueur, l’ordre, la hiérarchie. Convient aux âmes dominées par Animus et Rector.
• Sparte : la discipline, la performance, l’exigence. Favorise les profils méthodiques et volontaires.
• Athènes : la créativité, la collaboration, l’innovation. Propice aux âmes marquées par Anima et Dæmon.
• Jérusalem : la loyauté, les valeurs partagées, le sens communautaire. Convient aux âmes sensibles et relationnelles.
• Florence : le charisme et la centralisation du pouvoir. Convient aux profils visionnaires et audacieux.
• Venise : la flexibilité, les alliances, l’adaptabilité. Favorise les profils intuitifs et aventureux.
• Alexandrie : l’expertise, la science, le savoir-faire. Terrain idéal pour Animus et Anima créatifs.
• Commonwealth : l’autonomie coordonnée, les réseaux fédérés. Convient aux profils équilibrés et organisés.
• Palerme : la liberté individuelle, l’autonomie créative. Résonne avec les âmes dominées par Dæmon et Anima.

Ce tableau n’impose pas de destin figé : il suggère où un individu peut trouver un alignement fécond entre son âme et son rôle, selon la culture où il s’inscrit.

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